vendredi 28 juillet 2017

Brèves du bord par 78° de latitude Nord

  • Quand la météo nous joue des tours...

Voilà maintenant 3 semaines que nous sommes au Spitzberg. Peu à peu, nous prenons nos marques. Les enfants se sont transformés en véritables petits vikings : ils n'ont jamais froid et refusent de mettre un pull sur leur pyjama en prétextant qu'ils sont très bien ainsi alors qu'il fait entre 10 ° et 13° dans le bateau le matin au réveil...

En parlant de température, quelle chose étrange que la météo dans ce coin de la planète !

Nous étions prévenus : « Ce n'est pas parce qu'il pleut rarement qu'il n'y a pas de nuages au Spitzberg. Au contraire, le temps spitzbergien typique est constitué d'une couche de nuages d'une régularité et d'une stabilité à toute épreuve sans pluie et sans grand vent » (extrait du Guide Grand Nord). Ce que nous constatons surtout, c'est que le temps est difficile à prévoir : il change rapidement et varie d'un bout du fjord à un autre rendant tous les pronostiques hasardeux.

Ainsi, nous avons eu des jours de grand calme alors qu'un coup de vent était prévu et vice et versa.

Histoire de nous faire tourner en bourrique, nous avons aussi remarqué à plusieurs reprise que le moment le plus ensoleillé de la journée est... entre minuit et deux heures du matin ! Sans rire : très régulièrement, la journée est couverte, voire pluvieuse, le vent tombe en fin de journée, peu à peu les nuages se lèvent et alors qu'on n'a pas vu son nez pointé de la journée, voici qu'apparaît le soleil de minuit.... c'est unique et cela donne de beaux paysages à admirer en se lavant les dents mais.... grrrr, des fois, ça fait râler !!!!!

  • Quand au détour d'une escale, l'équipage de Mowgli fait un séjour en ex-U.R.S.S ....


Les plus curieux d'entre vous auront vu sur les photos, notre escale à Pyramiden, ex-citée minière Russe, planquée au fond de l'Isfjord et conservée en l'état des années 70, à l'âge d'or de l'extraction du charbon au Spitzberg, le tout créé comme un modèle de l'organisation soviétique. Les enfants l'ont appelé la « ville fantôme »... 




 


Effectivement, c'est un drôle de voyage dans le temps que nous avons fait en nous baladant dans les rues désertes et en nous faufilant dans les bâtiments désaffectés.




 



La Russie et la Norvège ont réalisé il y a peu que cela représentait un patrimoine historique et un potentiel touristique et commencent donc à préserver et réhabiliter certains bâtiments. 



 



 



























  • Quand les petits malheurs font les grandes rencontres...

Côté petit malheur, nous avons eu notre lot de malchance la semaine dernière. Nous avions prévu de repasser par Longyearbyen juste une nuit pour prendre une douche, acheter un peu de frais, et faire le plein de gasoil... Mais au ponton ce jour là, la vague d'étrave d'une vedette à moteur arrivant trop vite au quai a fait basculé le bateau en train de se mettre, au même instant, à couple* de nous. (*deux bateaux amarrés côte à côte, le premier au ponton, le second au premier). Résultat pour Mowgli : un chandelier arraché et la filière bien fragilisée. Petite casse mais gros tracas car d'une part, se sont des éléments indispensables en matière de sécurité et d'autre part, cela risque de créer une voie d'eau sur le pont... bref, il faut réparer sans attendre, pfff, quelle galère …

C'était sans compter l'aide, le talent et la gentillesse de Peter et Marylise, propriétaire du dit-bateau, nommé KiwiRoa.

Peter a de l'or dans les mains : originaire de Nouvelle-Zélande, il s'est construit 15 bateaux pour lui même et des centaines pour des clients; et à 70 ans, il a navigué sur toutes les mers de la planète.





Il s'est fait un point d'honneur de nous refaire une pièce pour non seulement réparer mais consolider notre chandelier. Il a donc passé deux jours avec Christophe à confectionner sur mesure une pièce en aluminium nous permettant de refixer notre chandelier; et ce avec les moyens du bord, on est au Spitzberg tout de même. Faute d'atelier ils ont trouvé de quoi improviser un étau et une enclume dans le capharnaüm de l'arrière port.
 




Nous avons partagé avec Peter et Marylise de très bon moments. Nous avons été complètement charmés par leur gentillesse et leur humilité alors qu'ils en savent tant, et en ont tant vécu. Une très belle rencontre qui nous a consolé de cette semaine d'escale forcée à quai à Longyearbyen.








Belle et sympathique rencontre aussi quelques jours plus tard, alors que nous avons repris la route vers le Nord. Arrivant après une magnifique journée de navigation dans un tout petit fjord, nous entendons un appel pour nous sur la VFH : c'est le bateau SILLAGE qui nous propose de venir mouiller dans une petite baie à côté d'eux. Il n'y a pas beaucoup de fond, la passe est étroite mais qu'à cela ne tienne, on tente l'opération. Une demi-heure plus tard, nous voici à leur bord en train de siroter, une caïpirinha « la plus Nord du monde » et avec des glaçons de glacier s'il vous plaît !!!

Cette soirée restera mémorable puisqu'en rentrant ensuite sur Mowgli, nous avons décidé de poursuivre la fête en sortant le foie gras caché jusque là au frais dans les fonds (merci Solène!) ainsi que la bouteille de liquoreux qui va bien (merci les Maloyas!). 

Quelque chose à célébrer peut-être ? Outre le fait d'avoir slalomé toute la journée entre les glaçons sous un grand soleil, l'occasion était trop belle de trinquer à nos 20 ans ! Eh oui, il y a juste 20 ans, nos routes se croisaient.... Il y a 10 ans, nous avons décidé de nous marier et de marquer le coup par notre premier « grand voyage » en Irlande. Pour nos 20 ans, nous nous sommes offerts le beau challenge de trinquer au Spiztberg.... Il va falloir avoir de l'imagination pour les 20 années à venir !!!!