mercredi 30 août 2017

Il est pressé d'attendre...





Mowgli est de retour en Norvège!


La "team TOUPY" ayant dû se séparer pour cause de reprise travail et scolaire, ce sont Hubert et Anne qui sont venu former l'équipage pour faire la traversée de Longyearbyen à Tromso. 




Spitzberg vu du ciel -Photo A.Launois

Spitzberg vu du ciel -Photo A.Launois

cette traversée que nous espérions sous le signe du tourisme et de la croisière s'est transformée en convoyage vu les conditions météos.
un départ pour quitter le Spitzberg avec une forte brise de face, puis une nuit de voile suivie de 24h sans vent (donc au moteur) avec une vilaine houle par le travers qui nous a fait rouler avec pour simplifier la chose un brouillard à couper au couteau.
Cachalot -Photo A.Launois
nous espérions faire escale dans le fjord Hornsund au sud du Spitzberg, mais le vent en a décideé autrement... quand à l'escale à l'île aux Ours (Bjornoya), c'est le brouillard qui nous en a dissuadé.
bien nous en a pris, car les 35nds de vent forcissant à l'arrivée sur les cotes Norvégiennes nous ont confortés dans nos choix.
Cachalot -Photo A.Launois
nous étions donc ravis de trouver la quiétude et l'abri du petit port de pêche de Skjervoy après 4 jours et 9 heures dans la lessiveuse.
Brouillard
une apparition : l'île aux Ours
L'île aux Ours

Deux belles journées nous ont offert la possibilité de caboter jusqu'à Tromso où nous devons patienter pour laisser passer un vilain coup de vent.
Anne à dû nous quitter pour aller retrouver ses partitions.
si tout va bien, nous devrions nous glisser entre deux dépressions pour descendre jusqu'à Bodo où nous rejoint Marie qui fera la suite du voyage jusqu'à La Rochelle avec nous.

 
 






 



en attendant de vous publier les articles vous racontant nos aventures dans le Nord du Spitzberg au 80eme paralelle, vous trouverez des photos supplémentaires en cliquant sur les liens à droite.













à très vite  donc... 







photo H.Delahaye


photo H.Delahaye

photo H.Delahaye


merci à Anne et Hubert pour leur bonne humeur, et leurs petits plats.





cadeau: quelques aurores boréales juste au dessus du bateau dans le port de Tromso...































vendredi 18 août 2017

Choc de température

Longyerbyen ce matin 18 août. Température extérieure 2°.
Mowgli est amarré au ponton, le poêle réchauffe tranquillement le bateau, la bouilloire est encore fumante pour le thé.


Un petit déjeuner comme les autres à bord ?....

... pas vraiment.

C'est le jour tant redouté: les enfants et moi prenons l'avion à midi. Dans quelques heures, nous foulerons le sol français et ses températures estivales, autant dire harassantes pour nous.

Dans le carré, les sentiments pour nous 4 sont mêlés.

Nous sommes heureux, (très heureux!) et fiers de cette aventure de dingue que nous avons vécu ces derniers mois.

Nous sommes mélancoliques à l'idée que cela soit fini et surtout ... nous sommes déchirés à l'idée de nous séparer, de quitter Mowgli et son Capitaine.

Mais le temps presse, même si le petit aéroport est à seulement quelques centaines de mètres du port,  au bout de la seule route de la ville, il faut reprendre la vie des terriens et ...être à l'heure.

Un dernier coup d’œil au bateau, tout vide avec toutes les caisses de jouets rangées dans  les coffres, des embrassades tendres et émues avec notre capitaine chéri et c'est parti pour le marathon :2 avions, 3 taxis, 1 nuit d'hôtel, 1 train et on devrait arriver à "Mérignac city" demain!.









Et dire qu'avant-hier nous étions  aux pieds d'un glacier...
...tous les quatre ensemble.


 Les équipiers de Chris arrivent demain.

Bon vent Capitaine!

On vous attend de pieds fermes à La Rochelle dans quelques semaines!


D'ici là plein de nouvelles photos et les 2 -3 articles manquants de la fin du voyage que nous n'avons  pas pu écrire, trop pris par l'émotion des derniers jours....

Quelle belle aventure, c'était magique !!!! 

lundi 14 août 2017

Le Livre de la Jungle version Arctique

La grande richesse du Spitzberg est sa faune arctique qui peut être observée comme nulle par ailleurs. Mais attention, on ne vient pas au Spitzberg comme au zoo, et on ne donne pas rendez-vous aux animaux pour leur tirer le portrait. Il faut donc faire preuve d'une bonne dose de patience, d'un bon sens de l'observation et d'un peu de chance pour pouvoir découvrir ces trésors qui nous entourent.

Avec ces quelques jours dans le Nord, nous avons été comblés.

Nous avons pris le temps.

Nous sommes parfois restés deux jours au même endroit, nous avons essayé d'être le plus discret possible, nous avons ouvert grand nos yeux et la magie du grand nord opère ….


… nous avons vu les phoques sortir de l'eau à marée basse et se dorer au soleil en équilibre sur leur rocher, dans des positions plus improbables les unes que les autres, ou bien, sortir leur museau de l'eau, curieux, à quelques mètres du bateau...



… nous avons vu des baleines de loin, et de près, très près, trahies par leur souffle, leur dos bombé et leur queue qui sort juste avant de disparaître pour quelques minutes. A l'entrée du Woodjforden, dans l'horizon, une baleine bleu énorme, majestueuse est venue plonger dans notre sillage. Elle était loin,  mais son souffle était si puissant et sa queue si grande que nous en avons été impressionnés....


 
























… nous avons vu les morses, affalés sur leur plage. Isabelle Autissier et Eric Orsenna, dans notre bible du bord « Passer par le Nord », les décrivent ainsi : «  Le Morse : de l'art d'être laid ! Des sacs de graisse de 3 mètres de long, une peau brun-roux rêche, épaisse et comme pustuleuse, une tête au groin massif, de petits yeux et surtout ces deux ridicules et gigantesques dents qui leur confèrent un aspect préhistoriques autant que peu esthétique. Voyez-les affalés les uns sur les autres, grognant, beuglant, sifflant se trainant maladroitement, il faut tout l'art des dessins animés pour rendre les morses sympathiques »... et ce qu'ils ne disent pas c'est qu'en plus, les morses dégagent une odeur infâme !!!! Pour autant, quelle chance de les voir ainsi dans leur milieu naturel, sur un coin de plage, ou jouant dans les vagues, curieux eux aussi et se dresser à notre approche....

 ... nous avons observé des quantités et des quantités d'oiseaux, nichés dans d'immenses falaises, ou nageant autour du bateau, ou encore couvant leur œufs sur la grève, ou initiant leur petit à la pèche.
Les oiseaux sont vraiment chez eux dans ces terres polaires,

… nous avons croisés quelques renards arctiques, avec leur pelage marron camouflage d'été, pistant les nids des oiseaux pour se nourrir des œufs,

… nous avons quasiment fait causette avec les rennes, pas farouches, venant volontiers brouter autour de nous lors des promenades à terre,

… et puis, il y a eu LA rencontre avec le maître des lieux : l'ours Polaire, seigneur de la glace. Pendant les premières semaines du voyage, nous étions partagés entre le désir de voir l'ours et l'appréhension de le croiser à terre, avec tout le danger qu'il représente. L'ours polaire est le plus grand carnassier de la planète. Il est itinérant, on peut donc a priori le trouver n'importe où, n'important quand. Nous avons eu énormément de chance: nous avons vu 7 ours lors de notre périple du Nord, toujours depuis Mowgli donc en toute sécurité.
Ainsi, dans le Liefdefjorden, nous avons mouillé auprès d'une petite île, sur la grève à quelques mètres de là, se trouvaient une carcasse de morse, et un ours en train de manger. Nous y avons passé deux jours en compagnie de l'ours qui alternait entre les siestes, les repas, les baignades... Petite précision: évidemment, nous n'avons pas mis un pied à terre, nous sommes restés bien tranquillement au chaud sur Mowgli et même si à bord, nous ne risquons rien, nous étions bien rassurés de le voir à distance raisonnable. Sacré expérience quand même que de vivre notre petit quotidien familial avec un ours polaire comme seul voisin !! 
(Barbara: "si ma mère savait que l'on dors à quelques mètres d'un Ours!!")

Quelques jours plus tard, plus au Sud, de retour à Virgohamna, alors que Christophe s'apprête à mettre l'annexe à l'eau pour une balade à terre, son attention est attirée par des remouds sur l'eau. "elles sont bizarres ces mouettes!? Ah non, Tiens !" - Une femelle ours et son petit en train de jouer et de nager ! Quel spectacle, là juste devant nous ! Après leur baignade, nous les avons suivi (du regard …) remonter sur les cailloux et poursuivre leur chemin. nous avons reportés notre balade à terre de quelques heures...

 

 




 









Au même endroit le lendemain matin, alors que je prépare le petit déjeuner, j'ouvre le hublot de la cuisine, et là, juste devant moi sur la grève, un magnifique mâle marchant sur le chemin.... que nous avions emprunté la veille... Gloups !!!!!






Et finalement, à terre, c'est l'attaque des ...sternes Arctiques que nous avons dû affronter : les sternes sont de petits oiseaux qui nichent dans les cailloux des grèves et des plages, là où nous débarquons et nous devons bien souvent traverser au milieu de leur nid pour aller se promener, ce qui provoque chez eux le réflexe évident et compréhensible de protéger leurs nids, de voler frénétiquement au dessus de nos têtes et d'attaquer à coup de bec! le port du casque est conseillé! ;-))






















dimanche 13 août 2017

Périple en terre polaire à 25 miles nautiques de la Banquise




Nous vous avions laissé à la petite station scientifique de Ny-Alesund il y a quinze jours... Depuis, Mowgli a poursuivi sa découverte de la côte Ouest et Nord-Ouest du Spitzberg, enchaînant les mouillages devant les petites îles, l'exploration des glaciers, la remontée des Fjords.

Sur la route du Nord, notre première halte le temps du dîner, a été dans une minuscule crique formant
un cercle presque parfait. Une entrée discrète entre les rochers, coincée entre les montagnes et si bien abritée ...que nous avions presque l'impression d'être sur un lac d'altitude! Nous y avons « jeté la pioche », nous nous sommes offerts un petit apéritif dans le cockpit (sans soleil couchant évidemment mais en compagnie des phoques), avons couché les enfants et repris la route pour nous rapprocher du Smeerenburgfjord. Là, les paysages sont encore différents, plus arides, plus secs et plus froids encore. Sous un grand soleil, à 2 heures du matin, avec un glacier au loin, après avoir vérifié plutôt 3 fois qu'une si l'ancre était bien crochée, nous avons rejoint notre couchette, partagés entre la satisfaction d'être là, l'excitation de la découverte et une pointe d'appréhension à l'idée d'être sur des terres si inhospitalières pour les êtres fragiles et vulnérables que nous sommes...


 
Nous avons passé 2 jours au mouillage devant Smeerenburg sur l'île d'Amsterdamoya. Je passe sur la rencontre avec les Ours et sur la rencontre avec les Archéologues, (aucun rapport entre les deux !!) nous allons en faire des articles spécifiques. Nous avons bénéficié d'un temps magnifique, les enfants ont pu faire leur premier château de sable de l'été, en combinaison polaire et bottes fourrées, avec deux guetteurs à l'affût rien que pour eux pour s'assurer qu'un morse ou un Ours ne sortirait pas de l'eau par surprise.



Puis nous avons repris notre route pour entamer un virage vers l'Est. A vos cartes, bis repetita ! Objectif : l’île de Moffen au delà du très symbolique 80 ° de latitude Nord. Après, il n'y a plus rien, si ce n'est la banquise à quelques miles nautiques de là et le Pôle Nord Géographique à moins de 1000 km. IN-CRO-YA-BLE : incroyable de pouvoir venir là, au bout du monde avec notre maison-bateau. L’île de Moffen n'a pas beaucoup d'autres intérêts que celui là, c'est une lagune de sable entourant un petit lagon, abritant une colonie de morses et une réserve naturelle pour les oiseaux migrateurs. Le temps calme nous a permis d'y mouiller pour la nuit, et n'ayant pas le droit de mettre le pied à terre pour ne pas déranger les animaux, c'est du haut du mât que nous avons pris les quelques clichés immortalisant ce moment.

 

Ce sont les grands et beaux Woodfjorden, Bockfjorden et Liefdefjorden avec son magnifique Glacier de Monaco (Monacobreen) qui nous ont ravi ensuite. Là encore, du beau temps, pour admirer la glace et pour profiter des balades à terre : tantôt la cabane de trappeur (une vrai dans son jus!) de la plaine des Rennes (Reinsdyrflya), tantôt l'excursion aux sources d'eau chaude (Vulkanhamna), tantôt un barbecue improvisé sur la grève au milieu des bois flottés. 


 
 
Dans le genre improvisation réussie, nous nous sommes bien marrés aussi à accrocher Mowgli à l'ancre sur un beau growler (Gros Glaçon) 
dérivant juste devant le Glacier Monaco, réputé pour être le plus majestueux du Spitzberg.
Avec pétole et grand soleil, nous avons porté un toast à notre « Team Toupy » : Yihaaaa !!!


Et puis est venu le moment si redouté de mettre le clignotant et de faire demi-tour.... A moins de faire le tour de la terre, ce qui n'est pas (encore) au programme pour nous, ce moment arrive toujours un jour ou l'autre dans un grand voyage, avec un nœud dans l'estomac. Nous nous souvenons très précisément de cet instant-là au Brésil, il y a quasiment 5 ans pile, quand soudain nous sommes envahis d'une grande mélancolie.
A nouveau aujourd'hui, au fond du Woodfjorden, il faut faire demi-tour et entamer le chemin du retour.