mardi 27 juin 2017

Le temps s'est arrêté à Tromsø


Voilà  maintenant quinze jours que nous sommes à Tomsø, appelée tantôt capitale arctique de Norvège, tantôt Petit Paris, pour nous cela serait plutot Grand Biarritz. Effectivement nous sommes tombés sous le charme de cette ville paisible et belle. D'autant que nous sommes amarrés au ponton en plein centre ville ....avec vue sur les montagnes. Un contraste délicieux dont on ne se lasse pas.



Nous n'avons donc pas vu le temps passé et cette petit pause dans le rythme jusque là effréné de la montée nous a fait du bien : nous nous sommes régalés de la visite des musées de la ville, relatant les exploits des premières explorations polaires et de l' histoire de la chasse aux phoques et baleines; nous avons savouré les jours pluvieux à rester dans notre cocon à ne rien faire si ce n'est lire, dessiner et manger des crèpes au chaud; nous avons arpenté l'ile à la rechercher de balades en bus, à pied ou à trottinette; un jour de grand soleil, nous avons pris de la hauteur et admiré la vue, inlassablement.

Nous avons aussi prolongé notre escale pour un problème technique sur notre poêle : les mains dans le Gasoil à faire des essais et à démonter le carburteur, les kilomètres à vélo pour trouver les pièces, les discusion de ponton pour savoir si la flamme est assez jaune, trop grande ou pas assez.
Mine de rien, cela a son importance, car si nous profitons en Norvege du confort de l'électricité à volonté au ponton, la suite du programme est de monter encore plus Nord, de traverser la fameuse Mer de Barents et de rejoindre les côtes Ouest du Spitzberg.

Fini les fjords abrités, les petits pontons tous les 10 miles, les supermarchés achalandés....l'aventure va commencer!

Suite au prochain numéro, on remonte le fjord ce soir et c'est parti...
Pour les photos de Tromsø, le lien photo est déjà publié.





La rubrique des faits divers : 

- hier, Jules lit la mythologie grecque à sa  soeur en attendant le dîner. Ulysse a fait un grand voyage ... ca a plu aux parents...! 

- oui, la vie est chère en Norvège:  le ticket de bus adulte coûte  50 couronnes soit 5 euros

- pas de douche à la marina de Tromsø : obligé d'aller à la piscine pour se laver, avec sauna s'il vous plaît... ca a plu aux enfants...

- au moment de quitter Tromsø tout à  l'heure,  le pêcheur amarré à côté  de nous  et revenant de 6 mois de campagne de pêche nous a offert deux magnifiques et énormes filets d'un poisson délicieux mais au nom incomprehensible en Norvégien... ca a plu à toute la famille  !!!!

- en parlant de pêche, Jules et Clarisse ont pêché depuis le ponton, puis cuisinés  3 petits lieux noirs 

- en revenant du Leroymerlin local situé à lautre bout de l'ile, chargé comme un mulet   de bidons d'huile et alors qu'il  arrivait en haut de la grande côte, Christophe explose le pneu du velo pliant... ca lui a pas plu ...!!!!

lundi 19 juin 2017

Les Lofotens : un concentré de Norvège



Les Iles Lofotens selon MOWGLI : Leçon en 3 points






1. Chargées d'histoire : 



 

Incroyable d'imaginer la vie des siècles derniers dans ces Iles du Nord, montagnes sorties de l'océan, que nous avons connu l'été, sous le soleil et par temps calme mais que nous imaginons dans la nuit polaire, recouvertes de neige et balayées par un vent glacial.





 


Le trésor de ces Iles est d'abord venu de ses fonds marins riches de poissons abondants et prisés. La fameuse pêche à la morue a ainsi fait la réputation des Lofotens : à l'âge florissant de la pêche à la morue ce sont des dizaines de milliers d'embarcations qui sillonnaient les rivages déchirés des ces Iles. 






 


Les morues, pour être conservées et envoyées dans toute l'Europe étaient accrochées sur d'immense séchoir au gré du vent et du soleil. Aujourd'hui, le fond de l'air sent toujours le poisson séché et les Lofotens ont conservé cet héritage historique unique.







2. Belles mais .... trop touristiques.


Les renommées Lofotens, réputées au siècle dernier pour la pêche à la morue, et aujourd'hui paradis des randonneurs et camping-caristes.

Le cadre y est effectivement superbe... la contrepartie étant d’être trop touristique à notre goût... Les baraques des pécheurs sont toutes transformées en gîtes, discrets certes et bien conservés, mais, après ces semaines entières à être seuls, nous avons été refroidis par: l’accueil anonyme et distant des locaux, par les bus de touristes envahissants le port, par les prix exorbitants.


3. Nos petits secrets



Qu'à cela ne tienne, nous avons rusé pour trouver des endroits préservés et profiter à fond des trésors des iles : au détour d'un chemin, une ascension jusqu'à des lacs s’écoulant en  cascades; ...et la terrible bataille de boules de neige au fond d'un fjord accessible uniquement en bateau...




 














Bref, petits et grands se sont  régalés de cette nature sauvage,  préservée, majestueuse.


 
Ainsi dans le minuscule port de Nusfjord, où fuyant la foule du centre historique, nous avons suivi un petit chemin, pique-nique en poche et nous avons trouvé notre coin de paradis.


Au milieu des sapins, au creux des montagnes, une succession de lacs débordant de la neige tombée ces derniers jours et fondant sous le soleil éclatant. Le cadre était rêvé pour y poser nos sacs et lézarder toute la journée, les enfants jouant les pieds dans l'eau gelée avec pour seule compagnie les mouettes venues se baigner dans cette eau si pure.





Le lendemain, à Trollfjord, voilà Mowgli s'enfonçant entre deux parois rocheuses abruptes comme deux géants, pour passer la nuit dans ce petit bout du monde. 

 

Le temps d'enfiler les combinaisons et gants, et d'attraper les luges et voilà les enfants sur-excités en train de faire une bataille de boule de neige en plein mois de juin !!!


 


Depuis le temps qu'on l'admirait cette neige, quel bonheur pour eux de pouvoir enfin la toucher et... 






 



...d'en fourrer par surprise dans le cou de leur papa !













J'allais oublier, dans la liste de nos excursions réussies, quand on a l'impression que  le temps s'est arrêté et que la Norvege est à nous :  celle du musée de l'Aviation à Bodø. D'une part, le musée est immense, très bien documenté alternant maquettes, vrais avions et images d'archives, le tout adapté à  tous les âges, mais en plus nous y étions seuls, si bien que nous y avons passé tout l'après midi, les enfants ayant inventé un jeu imaginaire où l'un était pilote d’avion, l'autre d'hélicoptère!







Heureux de retrouver des sensations déjà éprouvées lors du précédent voyage sous les Tropiques, ce sentiment si précieux que le monde nous appartient, que nous soyons les pieds sur terre, la tête dans les étoiles ou ballottés sur les flots. 

Etre là, ensemble ...tout simplement.

mercredi 14 juin 2017

"Sous le soleil exactement...♩"


Voilà dix jours que nous naviguons et nous baladons sous un grand un grand soleil qui ne se couche jamais:

24h/24 avec un ciel bleu, sans un nuage... pouvez-vous imaginez cela ?

Seul hic: la neige fond à vue d’œil et nous avons presque... trop chaud !

Hors de question toutefois de nous plaindre, la Norvège nous offrant son lot quotidien de surprises et d’émerveillements.

Parmi les temps fort de cette magnifique semaine: l'escale de deux jours à Klokkergarden sur l'île de Rodoya. Cette petite île -  qui compte aujourd'hui une centaine d'habitants à peine - était peuplée autrefois de familles de pécheurs et de fermiers.


Rodoya avec Klokkergarden en bas
Sur les conseils avisés de Kristin, notre productrice de sel polaire (pour ceux qui suivent), nous  y avons amarré Mowgli à Klokkergarden, paradis pour les enfants avec jardin aménagé au bout du quai, rochers pour pêcher et piste de trottinette.


Klokkergarden est en fait une micro-marina privée composée de deux pontons et tenue par Marlène, une norvégienne de caractère, alliant gentillesse, goût de l'esthétique et de l'accueil et sens des affaires. 


1er vrai apéro estival

Pour séduire les plaisanciers (locaux pour l'essentiel), elle a donc aménagé au bout de son île toutes les commodités possibles : terrasse et table en bois en bout de ponton, douche et laverie tout confort, jeux pour enfants et même pain frais maison servi à bord le matin!  Le tout pour le prix d'une place visiteur classique dans n'importe quel port. Inutile de vous dire que l’on ne s'est pas fait prier : à peine avions-nous passé les amarres que nous nous attablions juste devant Mowgli pour trinquer à sa santé avec un petit apéro maison.



A la descente du ponton, dans l'ancienne ferme restaurée,  Marlène tient d'une main de maître un petit restaurant-gîte-musée où elle a reconstitué le cadre d'une maison bourgeoise du XIX ième siècle. Tout y est, les napperons, porcelaines, tourne-disque, on se croirait dans une maison de poupée...

Sans parler le lendemain de la superbe mi-balade mi-escalade pour arriver à une belle plage où nous avons pique-niqué et passé l'après midi. 

Là encore, un endroit surprenant, reflétant bien l'esprit norvégien, fondé sur la confiance et le sens de l'intérêt collectif : nous y accédons après une bonne heure de marche dans les rochers et les bois, et nous y trouvons en libre service une petit cabane  avec tout le nécessaire pour cuisiner, des jumelles à disposition, des tables en bois, quelques transats, une caisse de jeux de plage et même une sculpture d'art contemporain voisinant une reconstitution d'un habitat de l'age de pierre où l'on peut résider à loisir... 



le texte et l'image réunis sur la même photo




Bref, tout ce qui peut rendre encore plus agréable le moment, surtout lorsque, comme souvent, nous y sommes absolument seuls !!! 

Une impression de toucher une certaine forme de luxe ...







Au final à Klokkergarden, les livres et autres caisses de Lego n'ont pas eu grand succès et les enfants ont passé les deux jours à gambader.... 







les anciens comptoirs de Rodoya

les anciens comptoirs de Rodoya
de Jules pour Pablo

vendredi 9 juin 2017

Clin d'oeil

En direct des Lofotens et dans l'attente d'un post un peu plus complet, les clichés de la balade du jour....



 Côté  face :



                                       Côté pile :

                                     


... et pour les plus curieux, plein de nouvelles photos  des escales précédentes sur les liens en bas à droite de l'écran.

jeudi 8 juin 2017

Acte 2 : Le Glacier Svartisen


 Acte 2 - Scène 1 : On plante le décor.
Lever de rideaux : un temps radieux, pas un nuage dans le ciel, Mowgli quitte le petit port de Rødoya. Toujours les magnifiques montagnes enneigées en fond. Un léger vent de nord est toujours bien établi, rendant impossible toute progression à la voile.

Gros plan sur le bateau : le son du moteur se fait entendre (grrrr). A bord, on distingue plusieurs personnages, l'un lit la tête en bas en pyjama (tiens tiens), un autre dort encore, un troisième prépare un thé bien chaud et le 4ième surveille la route (ouf, quand même).



Acte 2 - Scène 2 : Le passage du Cercle Polaire Arctique

Quelques miles plus loin, agitation sur le pont, cela mitraille de photos.... Pourtant, rien ne saute aux yeux.... Les plus aguerris, ayant le sens du détail, verront sur l'île en arrière plan, briller dans la lumière un étrange monument. Voix off : le Cercle Polaire Arctique est une ligne imaginaire, semblable à l’équateur, situé au 66°33 N qui indique la limite des jours permanents et nuits polaires. Il est symbolisé par un statut représentant un globe terrestre.  On comprend : Mowgli vient de franchir le Cercle Polaire Arctique !



Acte 2 - Scène 3 : Remontée du Nordfjorden

La calme revient à bord, le bateau progresse tranquillement. On prend de la hauteur : il s'enfonce  dans un Fjord, de plus en plus étroit. Aucune autre embarcation à l'horizon. Les paysages sont splendides. La neige est à portée de main, l'eau du fjord est sombre,  les parois rocheuses ruissellent et brillent dans le soleil éclatant. De temps en temps deux petites têtes brunes sortent de la capote du bateau et ouvrent de grand yeux ébahis, avant de replonger aussitôt dans un jeu à l’intérieur. Les adultes, eux, restent dans le cockpit, un sourire béa sur les lèvres.




Acte 2 -scène 4 : Apparition du Glacier.

Violons. Travelling avant : après un dernier virage, Mowgli arrive au fond du fond du Fjord. En arrière plan, le glacier massif apparaît sur les sommets.... No comment.








 Le ciel est toujours aussi bleu, l'endroit est toujours désert et majestueux. Mowgli se glisse entre deux rochers et,  dans une toute petite baie, laisse filer son ancre. Tiens, il est midi. Dans le cockpit, on s'avère autour d'un pique nique improvisé. Il s'en faudrait de peu pour tendre la main et mettre un glaçon dans les verres de sirop. Gros plan : une petite fille boude... Elle veut descendre à terre pour faire de la luge et ne comprend pas le refus de ses parents !






Acte 2- scène 5: Le globicéphale de la cascade.





 





Quelques heures plus tard, on devine Mowgli sortir de Nordfjorden. Virage à Bâbord. Direction la "terrible" cascade située un miles plus loin. Le bateau s'approche près, très près, les gouttes giclent sur le pont. Un demi-tour et soudain, un autre bruit d'eau se fait entendre. Non pas celui de la cascade mais celui d'un souffle venu des profondeurs.  Un dauphin ? Une baleine ?


Zoom sur l'animal marin : un gros globicéphale vient tranquillement se frotter à la coque de Mowgli sous les yeux ébahis de l'équipage. Il est tellement près que l'on peut voir son regard, on a l'impression qu'il cherche la compagnie. La petite fille semble avoir oublié la luge et rayonne d'avoir un nouvel ami.

 


Acte 2 - scène 6: Suite au prochain épisode

Il est minuit. Le soleil illumine le ciel. Le bleu clair est tenté de jaune et d'orangé. Le fameux soleil de minuit... On distingue Mowgli amarré à un petit ponton au milieu d'une baie tranquille. Tout est calme à bord....

dimanche 4 juin 2017

Il a neigé sur la petite Île d' IndreKvarøya




Peut-être nous fallait-il cela pour y croire vraiment !


Alors que notre route continue tranquillement vers le Nord, et que le temps fraîchit, nous avons choisi, un peu au hasard des cartes, un (tout) petit port dans une (toute) petite île pour nous abriter pendant deux jours du sale temps annoncé. Le guide nautique indique que les bateaux visiteurs peuvent s'amarrer en bout de ponton, avec eau, électricité et commerce ....



Effectivement, il y a 1 ponton, avec quelques barcasses et vedettes de pêche. Trois maisons entourent le port, tout semble désert... envolé les espoirs de douches chaudes, sorties, musées et autres activités qui pourraient nous occuper un jour de pluie....
C'est donc un peu sceptiques, pour ne pas dire déçus, que nous nous résolvons à faire escale ici.



Et puis, comme souvent, la magie du voyage opère :

En bout de ponton, se trouve une petite affiche indiquant que pour tout renseignement, il faut s'adresser à la supérette du coin à 200m.

Armés du plus beau sourire de nos chers bambins, nous voici donc parti à l'exploration des lieux.

 

Le vestiaire des pécheurs

 La vendeuse de la supérette nous accueille avec un accent anglais parfait (ils nous font râler ces norvégiens à tous parler mieux anglais que les écossais!!!) et quand nous lui demandons si il y a, éventuellement, un endroit où l'on peut prendre des douches, elle nous demande de patienter 15 min, passe un coup de fil et finit par nous accompagner dans les vestiaires de le société de pêche, où elle nous propose avec un grand sourire charmant les douches chaudes à volonté avec serviette propre et machine à café à disposition ! Énorme !!!



On commence à bien l'aimer ce petit port.... D''autant plus que les pécheurs en question, nous vendrons le lendemain 3 kg de dos de cabillaud  pour 100 kouronnes c'est-à-dire moins de 10 euros.







Et puis, dans la poursuite de notre balade, la deuxième personne que nous croisons (après la vendeuse), nous lance un grand " Bonjour ! Cela fait longtemps que je n'ai pas parlé français! ".





Kristine et son mari Eørian sont installés sur l'Ile depuis 9 ans. Ils ont voyagé en voilier avec leur enfants petits, ils tiennent maintenant le Pølarsalt, petite exploitation de sel de l'île.









Nous voici donc en train de découvrir leur travail pour la fabrication de ce sel haut de gamme,et d'apprendre de leur bouche, autour d'un café, la vie étonnante des autochtones.









Il y a 70 habitants sur IndreKvarøy et une petite école avec 8 enfants jusqu'à11 ans, les autres doivent prendre le ferry tous les jours pour rejoindre leur collège sur le Mainland, quand ce ne sont pas leurs parents qui, d'un coup de vedette rapide, traversent le fjord pour aller les récupérer à l’arrêt de bus.





 Ce jour-là, Kristine m'a proposé de faire parti du voyage et me voici donc parti avec elle pour aller chercher sa fille.











Au retour, Kristine nous indique gentiment que sur une plage de l'autre cote de l'ile nous pouvons ramasser des grosses coques délicieuses. Nous voilà donc partis, le seau à la main, à la découverte de l'île et à la chasse aux coques.





En guise de coque, nous n’avons trouvé que des bigorneaux mais par contre, la balade fut belle, magique même car c'est sous les flocons de neige que nous avons rejoint le bateau... nous avions bien perçu qu'il faisait froid, nous savions que la neige était annoncée un peu plus haut et que les sommets ce matin étaient encore plus blancs qu'hier mais nous n'espérions pas avoir la chance  de voir les flocons tomber, donnant au décor environnant, si tant est qu'il en ait besoin, encore plus de poésie....