lundi 14 août 2017

Le Livre de la Jungle version Arctique

La grande richesse du Spitzberg est sa faune arctique qui peut être observée comme nulle par ailleurs. Mais attention, on ne vient pas au Spitzberg comme au zoo, et on ne donne pas rendez-vous aux animaux pour leur tirer le portrait. Il faut donc faire preuve d'une bonne dose de patience, d'un bon sens de l'observation et d'un peu de chance pour pouvoir découvrir ces trésors qui nous entourent.

Avec ces quelques jours dans le Nord, nous avons été comblés.

Nous avons pris le temps.

Nous sommes parfois restés deux jours au même endroit, nous avons essayé d'être le plus discret possible, nous avons ouvert grand nos yeux et la magie du grand nord opère ….


… nous avons vu les phoques sortir de l'eau à marée basse et se dorer au soleil en équilibre sur leur rocher, dans des positions plus improbables les unes que les autres, ou bien, sortir leur museau de l'eau, curieux, à quelques mètres du bateau...



… nous avons vu des baleines de loin, et de près, très près, trahies par leur souffle, leur dos bombé et leur queue qui sort juste avant de disparaître pour quelques minutes. A l'entrée du Woodjforden, dans l'horizon, une baleine bleu énorme, majestueuse est venue plonger dans notre sillage. Elle était loin,  mais son souffle était si puissant et sa queue si grande que nous en avons été impressionnés....


 
























… nous avons vu les morses, affalés sur leur plage. Isabelle Autissier et Eric Orsenna, dans notre bible du bord « Passer par le Nord », les décrivent ainsi : «  Le Morse : de l'art d'être laid ! Des sacs de graisse de 3 mètres de long, une peau brun-roux rêche, épaisse et comme pustuleuse, une tête au groin massif, de petits yeux et surtout ces deux ridicules et gigantesques dents qui leur confèrent un aspect préhistoriques autant que peu esthétique. Voyez-les affalés les uns sur les autres, grognant, beuglant, sifflant se trainant maladroitement, il faut tout l'art des dessins animés pour rendre les morses sympathiques »... et ce qu'ils ne disent pas c'est qu'en plus, les morses dégagent une odeur infâme !!!! Pour autant, quelle chance de les voir ainsi dans leur milieu naturel, sur un coin de plage, ou jouant dans les vagues, curieux eux aussi et se dresser à notre approche....

 ... nous avons observé des quantités et des quantités d'oiseaux, nichés dans d'immenses falaises, ou nageant autour du bateau, ou encore couvant leur œufs sur la grève, ou initiant leur petit à la pèche.
Les oiseaux sont vraiment chez eux dans ces terres polaires,

… nous avons croisés quelques renards arctiques, avec leur pelage marron camouflage d'été, pistant les nids des oiseaux pour se nourrir des œufs,

… nous avons quasiment fait causette avec les rennes, pas farouches, venant volontiers brouter autour de nous lors des promenades à terre,

… et puis, il y a eu LA rencontre avec le maître des lieux : l'ours Polaire, seigneur de la glace. Pendant les premières semaines du voyage, nous étions partagés entre le désir de voir l'ours et l'appréhension de le croiser à terre, avec tout le danger qu'il représente. L'ours polaire est le plus grand carnassier de la planète. Il est itinérant, on peut donc a priori le trouver n'importe où, n'important quand. Nous avons eu énormément de chance: nous avons vu 7 ours lors de notre périple du Nord, toujours depuis Mowgli donc en toute sécurité.
Ainsi, dans le Liefdefjorden, nous avons mouillé auprès d'une petite île, sur la grève à quelques mètres de là, se trouvaient une carcasse de morse, et un ours en train de manger. Nous y avons passé deux jours en compagnie de l'ours qui alternait entre les siestes, les repas, les baignades... Petite précision: évidemment, nous n'avons pas mis un pied à terre, nous sommes restés bien tranquillement au chaud sur Mowgli et même si à bord, nous ne risquons rien, nous étions bien rassurés de le voir à distance raisonnable. Sacré expérience quand même que de vivre notre petit quotidien familial avec un ours polaire comme seul voisin !! 
(Barbara: "si ma mère savait que l'on dors à quelques mètres d'un Ours!!")

Quelques jours plus tard, plus au Sud, de retour à Virgohamna, alors que Christophe s'apprête à mettre l'annexe à l'eau pour une balade à terre, son attention est attirée par des remouds sur l'eau. "elles sont bizarres ces mouettes!? Ah non, Tiens !" - Une femelle ours et son petit en train de jouer et de nager ! Quel spectacle, là juste devant nous ! Après leur baignade, nous les avons suivi (du regard …) remonter sur les cailloux et poursuivre leur chemin. nous avons reportés notre balade à terre de quelques heures...

 

 




 









Au même endroit le lendemain matin, alors que je prépare le petit déjeuner, j'ouvre le hublot de la cuisine, et là, juste devant moi sur la grève, un magnifique mâle marchant sur le chemin.... que nous avions emprunté la veille... Gloups !!!!!






Et finalement, à terre, c'est l'attaque des ...sternes Arctiques que nous avons dû affronter : les sternes sont de petits oiseaux qui nichent dans les cailloux des grèves et des plages, là où nous débarquons et nous devons bien souvent traverser au milieu de leur nid pour aller se promener, ce qui provoque chez eux le réflexe évident et compréhensible de protéger leurs nids, de voler frénétiquement au dessus de nos têtes et d'attaquer à coup de bec! le port du casque est conseillé! ;-))